Le tout premier exposés portait sur. « L’histoire des élections au Gabon de 1945 à 2016 (Fraudes, manipulations des résultats, les alliances, les compositions des Assemblées, etc.) » Il a été mené avec maestria par l’ingénieur et politique August Marie Nguembhyt. L’orateur est largement revenu sur les grandes périodes de l’histoire politique gabonaise, avant de se livrer à des échanges interactifs et enrichissants avec l’auditoire.
Le deuxième exposant, Emmanuelle Nguema Minko, sociologue et anthropologue officiant à l’école normale supérieure (ENS) de Libreville, a entretenu l’assistance des « violences post-électorales au Gabon et leurs causes ». Cette enseignante dira : « La première élection présidentielle de 1961 avait été organisée sur fond de compromissions politiques. Les tensions sociales qui s’ensuivirent avaient conduit au puch de 1964.
Arrivé au pouvoir en 1967, le jeune Albert Bernard Bongo réussit apaisé les tensions par la création d’un parti unique. Mais la magnificence de son pouvoir sans partage le conduisit à passer du chef suprême au Dieu suprême pendant vingt-deux ans. En 1990, le Mouvement de redressement national l’obligera à organiser la conférence nationale pour parvenir au multipartisme intégral. Mais Omar Bongo comprit très vite que toutes les galvanisations de l’opposition visaient l’accès aux ressources du pouvoir. Il réussit ainsi à contrôler ses adversaires jusqu’à sa mort tout en préparant le lit à une succession monarchique. Et depuis lors, son héritier s’évertue à perpétuer le même schéma : fraude électorale répression policière réconciliation autour du gâteau national. » Deux exposés qui n’ont pas manqué d’interpeller l’éminente universitaire et modératrice de circonstance, Honorine Ngou. Selon elle, les universitaires et les divers intervenants de cette deuxième sortie de la Plateforme « Gabon d’abord gagneraient à rédiger d’avantage de livres pour les générations futures. D’autant que certains faits historiques sont rarement relayés par les manuels scolaires et universitaires retenus par les programmes académiques. Des propos marquaient la transition avec le dernier exposé porté par Marcel Djabiot – cadre de l’Union national – et Etienne Francky Meba Ondo – cadre du parti Réagir. Ces exposants ont tour à tour entretenu les invités des insuffisances du Code électoral et des moyens de sécuriser le vote. L’innovation en la matière a été livrée sous la proposition visant l’introduction d’un nouveau type de procès-verbal qui soit vidéo, notamment le procès-verbal vidéo (PVV). Etienne Francky Meba Ondo, qui en le promoteur, pense que l’enregistrement vidéo incluant les phrases dépouillement des urnes – décompte des bulletins de vote – d’inscription des données au tableau et de proclamation des résultats au sein de chaque bureau de vote constituerait une preuve supplémentaire et fiable. Puisque capable d’immortaliser ce qui s’est réellement passé dans chaque bureau de vote. Une façon pour l’orateur de souligner le soupçon permanent qui entoure le procès-verbal manuscrit produit par l’administration électorale. Ce, au regard notamment des violences postélectorales à répétition et des contentieux dramatiques à chaque scrutin politique depuis 1990. Un PVV qui répondrait donc aisément aux demandes formulées par politiques pour le recomptage des voix en cas de doute sur les résultats rendu effets. Un PVV qui rendrait sans effet les possibles manipulations du verdict des urnes au sortir des bureaux de vote.
« Nous ferons ces procès-verbaux vidéos en 2023 pour sécuriser nos votes et ce, en réponse à la crise de confiance qu’inspirent des institutions qui participent à occulter les vrais résultats et accentuent en conséquence le phénomène d’abstention au profit du parti au pouvoir qui est souvent le Nombre de partis politiques qui participaient à cette cérémonie ont invité la Plateforme « Gabon d’abord » à multiplier ce type de sensibilisation sur la question électorale. Son vice-président, Edmond Okemvele Nkogho, qui assurait la police des débats en l’absence du président, Jacques Adiahenot, s’est voulu rassurant pour rendre effective cette sollicitation. Il a enfin annoncé que les prochaines sorties feront l’objet de communications.