Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, enfonce le clou dans sa circulaire du 6 juillet 2022 : « dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de la réforme des entreprises et établissements publics conduite par le gouverneur depuis 2017 , en vue de la maitrise du pilotage et de la gouvernance de ces entités publique, révèle-t-il , il a été donné de constater la faible performance des établissements et entreprises publics dans l’accomplissement de leurs missions statutaires et dans la génération de profits ; le poids important de ces structures sur les finances publiques , à travers des opérations d’apport de trésorerie, de subventions ou de recapitalisation par l’Etat ; les risques budgétaires pour l’Etat.
Thérapie de choc. Fort de ce constat, le gouvernement entend imposer une thérapie de choc, à l’effet d’impulser une nouvelle dynamique à travers des contrats de performance. Leur stricte implémentation et une évaluation rigoureuse devront permettre à ces entités publiques , selon le Circulaire, « d’atteindre un niveau de performance souhaitable dans leur secteurs d’activités respectifs , et occuper une place centrale dans l’impulsion du programme de développement du chef de l’Etat porté par les politiques publiques et mis en œuvre par le gouverneur ». Du point de vue du gouvernement et du FMI, la remise en selle de ces contrats de performance constitue la voie royale pour que les sociétés d’Etat deviennent rentables ; et ne soient plus ce boulet que traine actuellement le Cameroun.
Dans son analyse de la rentabilité économique des entreprises publiques qui constituent son portefeuille, le gouvernement reconnait, via un document annexé à la loi de Finances 2021, que « l’exercice 2019 est caractérisé par une détérioration de la rentabilité financière des entreprises publiques. En effet, le taux de rentabilité financière s’établit à -14,5%, soit 6,5 point de moins qu’n 2018. Depuis l’exercice 2017, cette rentabilité est plombée par la situation structurellement déficitaire de ces entreprises », à laquelle vient se greffer l’explosion des charges de fonctionnement et de la masse salariale.